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Hémorroïdes internes : tout comprendre pour mieux les traiter

Équipe éditoriale de DoktorABC
Informations médicales fiables et vérifiées, compilées par notre équipe de médecins et de rédacteurs. Soumis à un processus d'édition rigoureux.

Les hémorroïdes internes touchent jusqu’à 1 adulte sur 2 après 50 ans, selon les estimations de la Société Nationale Française de Colo-Proctologie (SNFCP). Il s’agit de veines gonflées situées à l’intérieur du rectum, souvent indolores mais pouvant provoquer des saignements, une gêne ou un prolapsus. Si le sujet reste tabou, il mérite pourtant d’être mieux compris : savoir reconnaître les symptômes, comprendre les causes et connaître les traitements permet de soulager rapidement les crises… et d’éviter les complications.
Ce que vous apprendrez dans cet article :
  • Ce que sont les hémorroïdes internes et comment elles diffèrent des hémorroïdes externes.
  • Les symptômes typiques et les facteurs de risque.
  • Les traitements disponibles, des remèdes maison aux interventions médicales.
  • Quand consulter un médecin en France et comment accéder aux soins.
  • Des conseils de prévention efficaces.

Traitement des hémorroïdes
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Qu'est-ce qu'une hémorroïde interne ?

Les hémorroïdes internes se situent à l'intérieur du rectum, au-dessus du sphincter anal. Contrairement aux hémorroïdes externes, elles sont souvent indolores car cette zone est moins innervée.

Elles résultent d’une dilatation anormale des veines présentes dans la muqueuse rectale. Selon leur gravité, les hémorroïdes internes sont classées en quatre grades :

  • Grade 1 : pas de prolapsus visible, mais saignement possible.
  • Grade 2 : prolapsus visible lors de la défécation, qui se rétracte spontanément.
  • Grade 3 : prolapsus nécessitant une réduction manuelle.
  • Grade 4 : prolapsus permanent, irréductible.

Bon à savoir

Les hémorroïdes internes peuvent passer inaperçues pendant longtemps, jusqu'à ce qu'elles provoquent un saignement ou un prolapsus. Certaines personnes ne découvrent leur existence qu’à la suite d’un examen médical ou d’un épisode de saignement rectal.

Les hémorroïdes internes sont présentes naturellement dès la naissance. On parle de “maladie hémorroïdaire” lorsqu’elles deviennent symptomatiques (douleur, saignement, gêne). Cette affection touche autant les hommes que les femmes, apparaît le plus souvent autour de la trentaine, et reste rare chez l’enfant.

Fait intéressant : la fréquence des hémorroïdes diminue après 60 ans. Cela pourrait s’expliquer par une diminution du tonus musculaire pelvien réduisant les efforts de poussée, des consultations médicales plus régulières ou encore un changement d’habitudes alimentaires et de mode de vie avec l’âge..

Symptômes des hémorroïdes internes

Les signes les plus courants comprennent :

  • Saignement indolore lors de la défécation (sang rouge vif sur le papier ou dans les selles).
  • Prolapsus : les hémorroïdes peuvent sortir de l'anus, puis se rétracter naturellement.
  • Décharge muqueuse ou sensation d'évacuation incomplète.
  • Démangeaisons ou inconfort (moins fréquents). Il s’agit de symptômes secondaires liés au mucus ou à l’irritation du prolapsus.

Selon la SNFCP, près de 80 % des patients souffrant d’hémorroïdes internes rapportent un saignement comme premier symptôme.

Causes et facteurs de risque

Les hémorroïdes internes peuvent être causées ou aggravées par :

  • La constipation chronique et les efforts de poussée.
  • La position assise prolongée, notamment aux toilettes.
  • La grossesse.
  • Une alimentation pauvre en fibres.
  • Le vieillissement naturel.

Attention !

Le port régulier de charges lourdes ou le surpoids peut aussi exercer une pression supplémentaire sur les veines rectales.

Diagnostic des hémorroïdes internes

Le diagnostic repose d’abord sur un examen clinique réalisé par un médecin généraliste ou un proctologue. Si les symptômes évoquent une hémorroïde interne (saignement, gêne, prolapsus), le professionnel de santé peut recommander des examens complémentaires pour confirmer le diagnostic et écarter d'autres pathologies comme les fissures anales ou, plus rarement, des lésions tumorales.

Les examens les plus courants incluent :

  • L’anoscopie : cet examen rapide permet une visualisation directe du canal anal à l’aide d’un petit tube lumineux. Il est généralement indolore.
  • La rectoscopie ou sigmoïdoscopie : ces examens sont indiqués en cas de doute diagnostique ou de saignements persistants. Ils permettent d’examiner plus en profondeur le rectum et la partie basse du côlon.

Bon à savoir

Ces examens sont réalisés en consultation, ne nécessitent pas d’anesthésie et durent moins de 15 minutes. Ils sont pris en charge par la Sécurité sociale sur prescription médicale.

Traitements des hémorroïdes internes

Changements de mode de vie

  • Augmenter la consommation de fibres (fruits, légumes, céréales complètes).
  • Boire suffisamment d'eau.
  • Pratiquer une activité physique régulière.

Médicaments en vente libre

Plusieurs traitements en vente libre peuvent soulager les symptômes. Les suppositoires ou crèmes à base de corticoïdes ou d’anesthésiques locaux sont les plus utilisés, notamment :

  • Titanoreïne®, en crème ou suppositoire, qui agit sur l'inflammation et la douleur,
  • Proctolog®, combinant un anti-inflammatoire léger et un anesthésique,
  • Rectoval® ou Scheriproct®, qui contiennent des corticoïdes pour les crises plus aiguës.

Ces traitements doivent être utilisés sur une courte période (5 à 7 jours). En cas de symptômes persistants, mieux vaut consulter un professionnel.

Procédures médicales

  • Ligature élastique (banding).
  • Sclérothérapie.
  • Hémorroïdectomie pour les cas graves.

La ligature élastique est une technique efficace et peu douloureuse pour les hémorroïdes internes de grade 2 ou 3.

Remèdes maison pour soulager les symptômes

  • Bains de siège tièdes pendant 10-15 minutes.
  • Utilisation de papier toilette doux ou lingettes non parfumées.
  • Suppléments de fibres (psyllium, son d'avoine).

Attention !

L’automédication prolongée sans diagnostic peut retarder la prise en charge d’une pathologie plus grave.

Quand consulter un médecin ?

Consultez un médecin si :

  • Le saignement est récurrent ou abondant.
  • Les hémorroïdes ne rentrent plus spontanément.
  • La douleur devient intense.

Vous pouvez consulter un médecin traitant, un gastro-entérologue ou un proctologue. Les soins sont en grande partie remboursés par la Sécurité Sociale.

Comme le rappelle le Dr Philippe Godeberge, hépato-gastro-entérologue à l'Institut mutualiste Montsouris à Paris, au Figaro Santé : “Il n'est jamais obligatoire de se faire opérer car cette maladie est bénigne, ce qui ne veut pas dire confortable ! Dans certains cas, la dégradation de la qualité de vie est telle qu'on est contraint de s'y résoudre ”

Prévention des hémorroïdes internes

  • Adoptez une alimentation riche en fibres.
  • Buvez 1,5 à 2 litres d’eau par jour.
  • Évitez de rester trop longtemps assis.
  • N’ignorez pas l’envie d’aller à la selle.
  • Pratiquez un sport doux et régulier (marche, natation).

Accès aux soins et coûts en France

En France, le parcours de soins est relativement accessible : les médecins généralistes peuvent établir un premier diagnostic et prescrire un traitement adapté ou orienter vers un spécialiste si besoin. La Sécurité Sociale prend en charge une grande partie des frais liés aux consultations, examens et traitements sur prescription. Pour les formes bénignes, certains traitements restent disponibles sans ordonnance, directement en pharmacie, à coût modéré.

Conclusion

Les hémorroïdes internes sont une pathologie fréquente mais gérable. Une bonne hygiène de vie, une vigilance sur les symptômes, et un recours rapide à un professionnel de santé permettent un soulagement rapide et efficace.

FAQ

Peut-on prévenir ou faire régresser les hémorroïdes internes ?

Oui, en adoptant une alimentation riche en fibres, en buvant suffisamment d’eau, en évitant la sédentarité et en écoutant les signaux de votre corps (ne pas retarder l’envie d’aller à la selle). Ces mesures peuvent à la fois prévenir leur apparition et favoriser leur disparition si elles sont peu avancées.

Les hémorroïdes internes sont-elles dangereuses ?

Non, mais des saignements persistants doivent être évalués pour écarter d'autres pathologies

Peut-on traiter les hémorroïdes internes sans aller chez le médecin ?

Dans les cas légers à modérés, certains traitements disponibles sans ordonnance et des mesures d’hygiène de vie peuvent suffire à soulager les symptômes. Si les signes persistent, s’intensifient ou réapparaissent fréquemment, il est conseillé de consulter un professionnel de santé. Une consultation en ligne peut également permettre d’obtenir un avis médical et, si nécessaire, une prescription adaptée, sans avoir à se déplacer.

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