PrEP : effets secondaires, surveillance et conseils utiles

- Ce qu'est la PrEP et le Truvada, les médicaments les plus couramment utilisés
- Les effets secondaires les plus courants de la PrEP
- Les effets spécifiques de Truvada
- Comment gérer les effets indésirables au quotidien
- Les recommandations officielles en France pour une prise sûre de la PrEP
- Qu’est-ce que la PrEP et le Truvada ?
- Effets secondaires courants de la PrEP
- Effets secondaires spécifiques au Truvada
- Effets secondaires à long terme de la PrEP
- Qui est plus exposé aux effets secondaires ?
- Comment gérer les effets indésirables ?
- Surveillance et sécurité en France
- Bénéfices vs risques : un équilibre largement favorable
Qu’est-ce que la PrEP et le Truvada ?
La PrEP repose sur un traitement antirétroviral pris de façon régulière (quotidienne ou à la demande) pour empêcher l’infection par le VIH. Le médicament le plus fréquent est le Truvada, ou ses génériques, composés de ténofovir disoproxil et d’emtricitabine. Ces médicaments agissent en bloquant une enzyme essentielle à la réplication du VIH, empêchant ainsi l'établissement de l'infection en cas d'exposition au virus.
Selon Santé Publique France, on estime jusqu'à 99 % d'efficacité pour prévenir le VIH lors d'une prise correcte et régulière de la PrEP. Une étude réalisée par EPI-PHARE (Groupement d’Intérêt Scientifique ANSM – Cnam) montre que, parmi les hommes à haut risque d’infection au VIH par voie sexuelle en France, l’efficacité de la PrEP en vie réelle atteint un niveau très élevé, de l’ordre de 93%, à condition que l’observance à ce traitement préventif soit bonne.
Effets secondaires courants de la PrEP
La majorité des personnes prenant la PrEP tolèrent très bien le traitement, et la plupart des effets secondaires sont légers et transitoires. Parmi les effets secondaires les plus fréquemment rapportés au début du traitement, on retrouve :
- Nausées ou maux d'estomac : Une sensation d'inconfort digestif peut survenir, généralement dans les premières semaines.
- Maux de tête ou sensations vertigineuses : Ces symptômes sont souvent passagers.
- Fatigue ou éruption cutanée légère : Une sensation de fatigue inhabituelle ou une légère irritation de la peau peuvent apparaître.
Il est important de noter que ces effets secondaires initiaux disparaissent généralement en quelques jours ou quelques semaines à mesure que le corps s'habitue au médicament.
Bon à savoir
Prendre la PrEP avec un repas peut aider à réduire les troubles digestifs.
Effets secondaires spécifiques au Truvada
Le Truvada, en particulier en début de traitement, peut parfois entraîner ce que l'on appelle le "syndrome de démarrage". Celui-ci se manifeste par des troubles digestifs tels que des ballonnements, des diarrhées ou des douleurs abdominales.
Outre les effets communs, le Truvada peut provoquer, chez certains patients :
- Une perte de poids modérée
- Des troubles du sommeil (insomnies)
- Une modification passagère de l’appétit
Avertissement !
Si les troubles du sommeil ou la perte de poids persistent au-delà d’un mois, consultez votre médecin.
Effets secondaires à long terme de la PrEP
Bien que la PrEP soit considérée comme sûre sur le long terme, certains risques potentiels nécessitent une surveillance régulière :
- Modifications de la fonction rénale : Le ténofovir peut, dans de rares cas, affecter la fonction rénale. C'est pourquoi des analyses de sang régulières sont indispensables pour surveiller la créatinine et le débit de filtration glomérulaire.
- Réduction de la densité osseuse : Une légère diminution de la densité minérale osseuse a été observée chez certains utilisateurs de PrEP à long terme. Ce risque est généralement faible et rarement associé à des fractures, mais il est pris en compte, notamment chez les personnes présentant déjà des facteurs de risque d'ostéoporose.
- Problèmes hépatiques : Des anomalies de la fonction hépatique sont peu fréquentes chez les personnes sous PrEP. Les bilans sanguins trimestriels permettent également de surveiller cet aspect.
Bon à savoir
Selon une étude publiée dans The Lancet HIV, moins de 10% des utilisateurs de PrEP rapportent des effets secondaires persistants au-delà d'un mois.
Qui est plus exposé aux effets secondaires ?
La susceptibilité aux effets secondaires varie considérablement d'une personne à l'autre. Certains facteurs peuvent augmenter le risque de développer des effets indésirables :
- Antécédents de problèmes rénaux ou hépatiques : Les personnes ayant déjà une insuffisance rénale sont plus susceptibles de voir leur fonction rénale affectée par le ténofovir.
- Âge avancé : Les personnes de plus de 50 ans peuvent être plus sensibles aux effets secondaires des médicaments en général.
- Prise de certains médicaments : Certaines interactions médicamenteuses (anti-inflammatoires, traitements VIH etc.) peuvent augmenter le risque d'effets secondaires.
Effectivement, le Dr Pascale Perfezou, responsable du pôle de santé publique et de l’unité VIH et de la consultation PrEP (prophylaxie pré-exposition), à l’hôpital de Quimper (Finistère) revient, dans Ouest France, sur les risques pour les personnes en insuffisance rénale :
“Le souci concerne les patients qui ont déjà une insuffisance rénale car on ne peut se permettre de prescrire un médicament avec un risque en la matière. Il existe une autre molécule, le cabotégravir, le cabotegravir qui est administré en injection intra-musculaire. C’est un antirétroviral, qui commence à être utilisé aux États-Unis comme PrEP.”
Avertissement !
Parlez de tous vos médicaments à votre médecin avant de commencer la PrEP.
Comment gérer les effets indésirables ?
On vous conseille d’intégrer cette routine simple et utile :
- Prenez votre comprimé pendant un repas
- Hydratez-vous suffisamment
- Notez les symptômes dans un carnet
- Consultez rapidement si les effets persistent
Et, encore une fois, notez que la majorité des effets secondaires de la PrEP sont transitoires et bien tolérés. Un suivi médical régulier est essentiel pour détecter et gérer rapidement tout effet indésirable persistant.
Surveillance et sécurité en France
En France, la PrEP est encadrée par un protocole strict :
- Un bilan complet avant la première prescription
- Une visite trimestrielle (test VIH, fonction rénale et hépatique)
- Une prise en charge intégralement couverte par la Sécurité sociale
Quand consulter ?
Certains signes doivent alerter :
- Douleurs aux reins ou en bas du dos
- Perte de poids rapide et involontaire
- Fatigue inhabituelle persistante
- Symptômes persistants au-delà d’un mois
N’hésitez pas à consulter sans attendre.
Bénéfices vs risques : un équilibre largement favorable
La PrEP, quand elle est bien suivie, offre une protection exceptionnelle contre le VIH. Ses effets secondaires sont le plus souvent légers et transitoires, et peuvent être facilement surveillés. Le système de santé français offre un cadre sûr pour accompagner les utilisateurs de façon optimale.
FAQ
Est-ce que je peux commencer la PrEP immédiatement après une consultation ?
Pas tout à fait. Avant de débuter la PrEP, un bilan initial est nécessaire pour vérifier l’absence d’infection VIH et évaluer la fonction rénale et hépatique. Ce protocole garantit une prise en toute sécurité. Une fois les résultats disponibles, la prescription peut être lancée.
Peut-on arrêter la PrEP en cas d’effets indésirables ?
Oui, mais toujours après discussion avec un professionnel de santé. Il existe des alternatives. Il ne faut jamais arrêter la PrEP de votre propre initiative. Si vous ressentez des effets secondaires, parlez-en à votre médecin. Il pourra évaluer la situation et vous conseiller sur la meilleure marche à suivre.
Est-ce que la PrEP protège aussi des autres IST ?
Non. Elle prévient uniquement le VIH. L’usage du préservatif reste recommandé.